Par un journaliste du Monde
Le seul point sur lequel la totalité de la rédaction est d'accord, c'est l'éviction d'Alain Minc. Oui, il y a une petite chance que nous arrivions à le déloger de la présidence du conseil de surveillance de notre journal, si l'Association Hubert-Beuve-Méry accepte de joindre leur "non" au nôtre. Mais Minc est passé maître dans l'art de manipuler les uns et les autres. Réponse, donc, au conseil de surveillance de jeudi 28 juin.
Que reprochons nous à Minc? D'avoir poussé Colombani à des folies de conquête, de ne pas lui avoir rappelé qu'un sou est un sou et que la rationalité économique est implacable. Mais il avait tout intérêt à avoir un Colombani périodiquement à la recherche d'un conseil, d'un coup de main, d'une augmentation de capital. L'entremetteur qu'il est fait son miel (et son beurre) de cette fragilité. D'autant plus qu'il se positionne à la charnière du Monde et du monde des affaires. Son discours peut se résumer ainsi: « Mon cher (Pinault, Bolloré, Zacharias, etc.), je ne peux pas intervenir dans le contenu des articles des journalistes du Monde qui vous agace tant. Comme vous, je respecte trop l'indépendance de la presse pour succomber à la tentation [Ndlr : Il se ferait envoyer au bain], mais je vais tâcher de leur toucher deux mots de votre position [ Ndlr : ce dont il se garde bien]. »
Ainsi adossé à la réputation du Monde, il insinue qu'il possède un pouvoir qu'il n'a pas mais qui lui permet d'être grassement rémunéré par ces petits garçons de PDG en mal d'influence sur une presse qu'ils ne comprennent pas.
Personnellement, je n'ai pas pardonné à Minc d'avoir dit à plusieurs reprises que Le Monde était sa « mitzvah », sa bonne action en hébreu. Prétendre nous faire du bien, alors qu'il se sert de nous et qu'il nous a mis dans la panade (voir le Pôle Sud), me semble le comble de l'impudence.
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