mardi 26 juin 2007

Esprit critique, es-tu là ??

Par Pedro Janocha, web-journaliste (furax)

Nicolas Sarkozy jouit, en n’en plus douter, d’une jolie côte auprès des éditorialistes. L'AFP a ainsi célébré le bel unanimisme qui a entouré l'intervention devant les députés puis sur TF1 du président de la République, mardi 20 juin. Sobrement intitulé « L'intervention de Nicolas Sarkozy jugé ''révolutionnaire" par la presse », la dépêche est une succession de citations dithyrambiques. « Cet homme veut faire ce qu'il a dit. Nouveauté sidérante, qui laisse pantois les parlementaires habitués, comme les Français, à tant de demi-mesures et de franches reculades », constate Alexis Brézet dans Le Figaro. « Cela change du règne précédent avec lequel on a bien compris que la rupture se voulait radicale puisqu'on nous annonce que toutes les promesses, cette fois, seront tenues », souligne Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain.
« Nicolas Sarkozy est, à sa manière, un artiste. Un bateleur dont le numéro est très au point, fait d'un mélange de franchise surjouée, d'étonnement feint, de bon sens, de modestie, d'assurance ", analyse La République des Pyrénées sous la plume de Jean-Marcel Bouguereau. « Quand il parle, tout semble si simple, trop simple », renchérit et de truismes assénés », Olivier Picard dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace. « En l'écoutant, FrançoisFillon a dû se demander ce qu'il aurait encore à raconter la semaine prochaine devant les députés pour son +discours de politique générale ! », imagine Hervé Favre dans La Voix du Nord. »
Un florilège à peine tempéré par Laurent Joffrin (Libération) et Pierre Laurent (L’Humanité), fidèles à leurs étiquettes de journal de gauche. Pascal Aubert surtout, de La Tribune, tente une saillie : « On le savait hyperactif et hyper engagé, on le découvre hyper directif et l'oeil à tout. »
A lire une telle succession de louanges pour un discours qui n'apportait ni idées nouvelles (un service minimum a déjà été mis en place par de Robien il y a bientôt trois ans, ni calendrier précis, on pourrait douter de l'entrain de la presse régionale à faire son travail d'analyse critique… Est-ce déjà passé de mode ?

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