mardi 2 octobre 2007

Irresponsable New-York Times ?!

Un journal en ligne, qui avait fait le pari d’un contenu payant et rentable, y renonce. Si la plupart des articles du New-York Times étaient diffusés gratuitement sur le site, l’accès aux éditoriaux et tribunes des grandes plumes du journal demeurait payant. Ce qui rapportait chaque année la coquette somme de 10 millions de dollars. Mais le grand quotidien new-yorkais veut croire qu’en les diffusant eux aussi gratuitement, il drainera davantage de visites sur les pages, donc plus d’audience, plus de pubs et plus d’argent.
Confiant dans l’avenir, le journal mise sur un flux toujours plus important de publicité sur la toile. Sans doute a-t-il fait ses calculs. Peut-être fait-il le
bon choix pour ce qui le concerne. Sa marque et son prestige sont tels que, même en cas de coups durs pour l’économie, les publicités publiées dans ce journal ne seront pas les premières sacrifiées.
Mais qu’en sera-t-il pour les autres titres? Le passage du NYT d’un système mixte (gratuit et payant)pertinent à un journal en ligne entièrement gratuit(donc financé exclusivement par la publicité) donne le « la » à une économie des médias, qui se cherche sur la toile. C’est une mauvaise nouvelle pour la profession. Qui conduit à s’interroger sur la place et l’avenir d’une presse de qualité indépendante et payante.
Has been de se poser une telle question? Le penser est nier une réalité : l’information a un coût. « Bétonner » (réécrire à la va vite) une dépêche d’agence demande peu de temps mais apporte une information purement factuelle, sans analyse, ni perspective. A l’inverse, un bon reportage ou une enquête nécessitent de se déplacer, de rencontrer un maximum d’acteurs et surtout de recouper, ce qui demande du temps et de l’argent.
Que des évidences, certes. Mais ce rappel doit amener à se demander ce qu’il se passerait si la plupart des journaux confiaient leur avenir à la publicité. Au delà des problèmes d’indépendance que cela peut poser (boycott de l’annonceur pas content d’une information le concernant ou d’une façon de traiter l’actualité économique, voire politique), qu'arriverait-il en cas de brusque récession économique ? Dans ce cas, la publicité est toujours le premier budget que les entreprises choisissent de tailler. Les journaux de qualité risqueraient-ils alors de disparaître au moment où l’on aura le plus besoin d’eux ?

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