La « rupture » (conjugale) du Président de la République n'aura aucune conséquence sur la conduite de la politique du pays, assurent les communicants de l'Elysée. C'est une autre vision que donne une journaliste, qui faisait partie de la délégation de la visite officielle de Nicolas Sarkozy au Maroc.
Le jour de son arrivée, le dimanche 21 octobre, le chef d'Etat français s'est montré étrangement silencieux, manifestant des signes d'ennui et d'agacement en signant des contrats devant le roi du Maroc. Le personnel de l'Elysée, lui aussi, semblait perturbé puisqu'un document avait malencontreusement été intitulé « accord d'extradition d'uranium » (pour être remplacé à temps par « extraction »). De tempérament réservé, Mohammed VI, gêné par ce malaise général, ne savait que faire pour mettre à l'aise son hôte. Le soir, Nicolas Sarkozy, qui devait dîner en ville avec ses deux fils, a finalement préféré rester au Palais royal, dans la partie réservée aux invités.
Pris de compassion face à ce président n'ayant visiblement pas le moral (l'interview de Cécilia dans le magazine Elle l'aurait beaucoup blessé, d'après son entourage), Mohammed VI aurait fait venir sa famille auprès du chef d'Etat français pour l'entourer de son affection. Avant de lui confier « les clés du palais » (laissant à Nicolas Sarkozy ses appartements privatifs pour aller dormir dans une autre partie du palais).
Magie du sommeil ? Méthode Coué ? Ou autre miracle? Le lendemain, Nicolas Sarkozy était un autre homme. Celui qu'il montre habituellement aux caméras. Distribuant des « je vous aime » aux Marocains, comme aux nombreux chefs d'entreprises français qui l'accompagnaient.
C'est aux journalistes qu'il a réservé l'autre facette de son caractère. Agacés par des questions, pourtant plus politiques que personnelles, il a sèchement répondu à certains. Un communicant de l'Elysée a même menacé de ne plus inviter quelques impertinents aux conférences de presse. Un signe de "rupture" avec les médias, que le chef de l'Etat a si habilement utilisé pour accéder au pouvoir, en les abreuvant notamment de détails sur sa vie privée ?
jeudi 25 octobre 2007
lundi 22 octobre 2007
Le journalisme d'investigation a de l'avenir
Plus d’un tiers (37%) des grands journaux américains n’ont pas de journalistes d’investigation au sein de leur rédaction, indique une récente enquête. Comme en France, ce type de journalisme, qui devrait pourtant être un pléonasme, est en voie d’extinction. Trop coûteux (il faut du temps et ne pas rester coller à son bureau pour faire une bonne enquête)et préoccupant (toute vérité n’est pas bonne à dire pour les annonceurs ou amis politiques). Les rédactions préfèrent remplacer leurs vieux Routelabille par de bons petits soldats : de jeunes journalistes, sans rubriques définies, pouvant dégainer (écrire à la 4ème vitesse des articles), sans ramener leurs fraises (confronter leur expertise à l’ordre d’en haut).
Dans ce contexte peu réjouissant, une agence de journalisme d’investigation à but non lucratif va être créee à New-York. Financée par des organisations de philanthropie et dirigée par un rédacteur en chef du Wall Street Journal, Paul Steiger, “ ProPublica” ambitionne de " réaliser des enquêtes importantes qui sont de plus en plus difficiles à faire pour beaucoup de médias, a précisé à l’AFP Richard Tofel, directeur général de la future agence. Nous fournirons ensuite ces enquêtes aux médias capables de leur donner le plus de retentissement possible." Selon les cas, les enquêtes pourront aussi être fournies à des médias étrangers, a-t-il précisé.
“ProPublica” sera financée à hauteur de 10 millions de dollars par an par des organisations philanthropiques, telles que la Sandler Foundation, the Atlantic Philanthropies, la JEHT Foundation, la MacArthur Foundation. L’agence devrait être opérationnelle début 2008 avec une rédaction de 24 reporters à temps plein. Les candidatures “ de gens très, très bien” pleuvent, paraît-il.
Dans ce contexte peu réjouissant, une agence de journalisme d’investigation à but non lucratif va être créee à New-York. Financée par des organisations de philanthropie et dirigée par un rédacteur en chef du Wall Street Journal, Paul Steiger, “ ProPublica” ambitionne de " réaliser des enquêtes importantes qui sont de plus en plus difficiles à faire pour beaucoup de médias, a précisé à l’AFP Richard Tofel, directeur général de la future agence. Nous fournirons ensuite ces enquêtes aux médias capables de leur donner le plus de retentissement possible." Selon les cas, les enquêtes pourront aussi être fournies à des médias étrangers, a-t-il précisé.
“ProPublica” sera financée à hauteur de 10 millions de dollars par an par des organisations philanthropiques, telles que la Sandler Foundation, the Atlantic Philanthropies, la JEHT Foundation, la MacArthur Foundation. L’agence devrait être opérationnelle début 2008 avec une rédaction de 24 reporters à temps plein. Les candidatures “ de gens très, très bien” pleuvent, paraît-il.
mardi 9 octobre 2007
L’info payante contre-attaque sur le net
Arret sur images est mort, vive @rrêtsurimages.net ! Dejà 15.000 fidèles de la défunte émission de France 5, dirigée et animée par Daniel Schneidermann, se sont abonnés à la future version internet, qui sera mise en ligne début janvier. Le prix de l’abonnement a été fixé à 3 euros par mois et à 30 euros par an (1 et 12 euros pour les chômeurs, précaires).
Financé « exclusivement par les abonnés, et la publicité », le nouveau site aura pour seuls actionnaires (« par souci d’indépendance ») « les partenaires et les salariés qui contribueront à sa production ». Le choix économique est celui de la mixité (gratuit et payant) : certains contenus resteront en accès libre pour « contribuer au débat public », mais seuls les abonnés accèderont aux dossiers multimedia, aux archives, ainsi qu’à un réseau communautaire.
Alors que les journaux d’informations continuent à chercher leur modèle économique sur le net et que la tentation du « tout gratuit » (financé par la seule pub) gagne du terrain (Le Parisien.fr y réfléchit à son tour), fleurissent des vélléités de faire payer l'information de qualité sur le net. Ainsi, l'ex rédacteur en chef Edwy Plenel cherchait cet été des investisseurs pour lancer un journal d'enquêtes en ligne, dont l'essentiel du contenu serait payant.
C'est ce vers quoi, s'oriente aussi, avec une longueur d'avance, le journal " d'informations, enquêtes et mauvais esprit" bakchich.info, crée il y a un an par Xavier Monnier et Guillaume Barou, âgés d'un petit un quart de siècle. Les deux anciens journaliste du satirique Gri-Gri international ont su se faire conseiller et s'entourer de plumes bien informées. Après une première année, ornée de quelques jolis scoops, Bakchich s'apprête à faire payer la crème de ses infos. Et se permet même de débaucher dans la presse écrite ! Ainsi, le journaliste Nicolas Beau, qui négocie son départ du Canard Enchaîné, rejoindrait les jeunes pousses du premier journal satirique en ligne, qu'il conseille et abreuve depuis le début.
Financé « exclusivement par les abonnés, et la publicité », le nouveau site aura pour seuls actionnaires (« par souci d’indépendance ») « les partenaires et les salariés qui contribueront à sa production ». Le choix économique est celui de la mixité (gratuit et payant) : certains contenus resteront en accès libre pour « contribuer au débat public », mais seuls les abonnés accèderont aux dossiers multimedia, aux archives, ainsi qu’à un réseau communautaire.
Alors que les journaux d’informations continuent à chercher leur modèle économique sur le net et que la tentation du « tout gratuit » (financé par la seule pub) gagne du terrain (Le Parisien.fr y réfléchit à son tour), fleurissent des vélléités de faire payer l'information de qualité sur le net. Ainsi, l'ex rédacteur en chef Edwy Plenel cherchait cet été des investisseurs pour lancer un journal d'enquêtes en ligne, dont l'essentiel du contenu serait payant.
C'est ce vers quoi, s'oriente aussi, avec une longueur d'avance, le journal " d'informations, enquêtes et mauvais esprit" bakchich.info, crée il y a un an par Xavier Monnier et Guillaume Barou, âgés d'un petit un quart de siècle. Les deux anciens journaliste du satirique Gri-Gri international ont su se faire conseiller et s'entourer de plumes bien informées. Après une première année, ornée de quelques jolis scoops, Bakchich s'apprête à faire payer la crème de ses infos. Et se permet même de débaucher dans la presse écrite ! Ainsi, le journaliste Nicolas Beau, qui négocie son départ du Canard Enchaîné, rejoindrait les jeunes pousses du premier journal satirique en ligne, qu'il conseille et abreuve depuis le début.
mardi 2 octobre 2007
Irresponsable New-York Times ?!
Un journal en ligne, qui avait fait le pari d’un contenu payant et rentable, y renonce. Si la plupart des articles du New-York Times étaient diffusés gratuitement sur le site, l’accès aux éditoriaux et tribunes des grandes plumes du journal demeurait payant. Ce qui rapportait chaque année la coquette somme de 10 millions de dollars. Mais le grand quotidien new-yorkais veut croire qu’en les diffusant eux aussi gratuitement, il drainera davantage de visites sur les pages, donc plus d’audience, plus de pubs et plus d’argent.
Confiant dans l’avenir, le journal mise sur un flux toujours plus important de publicité sur la toile. Sans doute a-t-il fait ses calculs. Peut-être fait-il le
bon choix pour ce qui le concerne. Sa marque et son prestige sont tels que, même en cas de coups durs pour l’économie, les publicités publiées dans ce journal ne seront pas les premières sacrifiées.
Mais qu’en sera-t-il pour les autres titres? Le passage du NYT d’un système mixte (gratuit et payant)pertinent à un journal en ligne entièrement gratuit(donc financé exclusivement par la publicité) donne le « la » à une économie des médias, qui se cherche sur la toile. C’est une mauvaise nouvelle pour la profession. Qui conduit à s’interroger sur la place et l’avenir d’une presse de qualité indépendante et payante.
Has been de se poser une telle question? Le penser est nier une réalité : l’information a un coût. « Bétonner » (réécrire à la va vite) une dépêche d’agence demande peu de temps mais apporte une information purement factuelle, sans analyse, ni perspective. A l’inverse, un bon reportage ou une enquête nécessitent de se déplacer, de rencontrer un maximum d’acteurs et surtout de recouper, ce qui demande du temps et de l’argent.
Que des évidences, certes. Mais ce rappel doit amener à se demander ce qu’il se passerait si la plupart des journaux confiaient leur avenir à la publicité. Au delà des problèmes d’indépendance que cela peut poser (boycott de l’annonceur pas content d’une information le concernant ou d’une façon de traiter l’actualité économique, voire politique), qu'arriverait-il en cas de brusque récession économique ? Dans ce cas, la publicité est toujours le premier budget que les entreprises choisissent de tailler. Les journaux de qualité risqueraient-ils alors de disparaître au moment où l’on aura le plus besoin d’eux ?
Confiant dans l’avenir, le journal mise sur un flux toujours plus important de publicité sur la toile. Sans doute a-t-il fait ses calculs. Peut-être fait-il le
bon choix pour ce qui le concerne. Sa marque et son prestige sont tels que, même en cas de coups durs pour l’économie, les publicités publiées dans ce journal ne seront pas les premières sacrifiées.
Mais qu’en sera-t-il pour les autres titres? Le passage du NYT d’un système mixte (gratuit et payant)pertinent à un journal en ligne entièrement gratuit(donc financé exclusivement par la publicité) donne le « la » à une économie des médias, qui se cherche sur la toile. C’est une mauvaise nouvelle pour la profession. Qui conduit à s’interroger sur la place et l’avenir d’une presse de qualité indépendante et payante.
Has been de se poser une telle question? Le penser est nier une réalité : l’information a un coût. « Bétonner » (réécrire à la va vite) une dépêche d’agence demande peu de temps mais apporte une information purement factuelle, sans analyse, ni perspective. A l’inverse, un bon reportage ou une enquête nécessitent de se déplacer, de rencontrer un maximum d’acteurs et surtout de recouper, ce qui demande du temps et de l’argent.
Que des évidences, certes. Mais ce rappel doit amener à se demander ce qu’il se passerait si la plupart des journaux confiaient leur avenir à la publicité. Au delà des problèmes d’indépendance que cela peut poser (boycott de l’annonceur pas content d’une information le concernant ou d’une façon de traiter l’actualité économique, voire politique), qu'arriverait-il en cas de brusque récession économique ? Dans ce cas, la publicité est toujours le premier budget que les entreprises choisissent de tailler. Les journaux de qualité risqueraient-ils alors de disparaître au moment où l’on aura le plus besoin d’eux ?
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