Dans une lettre de mission, Sarkozy a demandé à Kouchner de procéder "aux réorganisations nécessaires" dans l'audiovisuel public extérieur (TV5, France 24, RFI), estimant que "la BBC a autant de moyens que l'audiovisuel extérieur français (environ 300 millions d'euros) pour une visibilité et une influence beaucoup plus fortes".
Bon élève, Kouchner a donc publiquement souhaité que soit élaborée, d'ici la fin de l'année, une proposition de rapprochement entre TV5, France 24 et RFI. Seul objectif commun affiché : "un grand portail internet commun".Les rédactions concernées font, elles, le dos rond. Celles de TV5 (société commune avec les télévisions publiques de Suisse, Belgique et du Canada) et de RFI craignent que cette fusion soit surtout un moyen de renforcer (notamment en personnel) France 24, surnommée le "caprice de Chirac". Il faut dire que le budget de RFI (126 millions d’euros) a déjà reculé de 1,5 % depuis l’arrivée de la petite dernière.
France 24 est en effet censée concurrencer CNN ou la BBC avec des moyens ridicules : 80 hommes et un budget de 86 millions d'euros. «Bien inégalement repartis», moucharde un journaliste de la concurrence, s'offusquant de ces «cadres grassement payés», qui font travailler une armada de journalistes sous-payés.
Ces derniers mois, la direction de France 24 semblait peu encline à discuter avec celle de RFI.«La direction de France 24 se voit comme l'avenir et nous considère comme des ''has been''. Mais il n'ont pas la force de frappe et la crédibilité de RFI»,raille un syndicaliste de RFI. Ambiance...
Pour sa part, le syndicat SNJ de France 24 accueille "avec un a priori favorable" le principe du rapprochement, jugeant que leur chaîne a «tout à gagner à bénéficier du savoir-faire et de la mémoire de TV5 et RFI» et qu’«un audiovisuel extérieur fort ne peut que renforcer le rayonnement de France 24».(sic)
«Seul bémol, conclut le syndicat, il faudra que ce rapprochement préserve l’indépendance des rédactions par rapport aux tutelles : la direction nous a souvent rappelé depuis le lancement de France 24 que nous n’avions pas vocation à être la voix de la France.» Si même ceux qui sont censés bien s'en tirer ne jouent pas les bons petits soldats...
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