mercredi 5 septembre 2007

LVMH veut empêcher toute autre offre sur Les Echos

Les vacances n'auront été qu'une « parenthèse enchantée » pour les rédactions des journaux économiques Les Echos et La Tribune.
Après s'être réjouit que le belge Rossel (c'est à dire un groupe étranger, meilleur garant de l'indépendance de la presse qu'un groupe français en France !) s'intéresse à leur journal, les salariés de La Tribune se demandent à nouveau à quelle sauce (bollorienne ? Et donc sarkozienne ?) ils vont être mangés.
Car il est désormais certain qu'Arnault, le richissime patron de LVMH, va se débarrasser du titre (après en avoir aggravé le déficit) pour s'offrir Les Echos, plus prestigieux selon lui. Mais surtout bénéficiaire. Une revanche en quelque sorte : par amour propre, l'étoile du Cac 40 ne pouvait rester sur un « échec » dans la presse ...
Le témoin du mariage de Sarkozy a évidemment les moyens de ses caprices. D'emblée, il mit sur la table une somme susceptible d'écarter tout concurrent. Face à tant de générosité, l'actuel patron des Echos, le britannique Pearson, accepta d'engager des «négociations exclusives» avec LVMH. Or cette clause fait aujourd'hui obstacle à l'examen de l'offre concurrente (et d'un montant supérieur) du groupe français d'informations financières Fimalac, qui bénéficie du soutien quasi-unanime de la rédaction des Echos.
Lundi dernier, le comité d'entreprise (CE) des Echos a été suspendu 48 heures car les élus ont demandé à voir la fameuse clause de négociation exclusive signée entre Pearson et LVMH, qui empêcherait «d'autres offres, telles que celle de Fimalac, d'être examinée».
Car malgré les nouvelles garanties faites le 23 juillet dernier par LVMH sur l'emploi et l'indépendance éditoriale (prévoyant notamment un droit de veto des journalistes sur la nomination du directeur de la rédaction), la méfiance reste à son comble. Ces propositions ont d'ailleurs été rejetées par les journalistes des Echos, qui y ont vu une indépendance en "trompe-l'oeil". Pendant ce temps, l'hôte de l'Elysée, pourtant sollicité par la Société des journalistes des Echos pour veiller à l'indépendance de la presse, demeure étonnement silencieux.

PS : Pour comprendre les problèmes posés pour l'indépendance de la presse par l'offre de Bernard Arnault, relire l'article de Renaud Czarnes (Les Echos) du 1er juillet 2007

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