lundi 3 septembre 2007

Pourquoi Sarkozy agace le reste de l’Europe ?

Extraits du Courrier International du 30 août au 5 septembre

Bizarrement, la poudre d’escampettes élyséenne n’aveugle pas les journalistes des pays voisins. Faut-il être à une faible distance pour que la magie opère ? Quoi qu’il en soit, la couverture médiatique française des "100 premiers jours" de Nicolas à l’Elysée fait grimacer la presse étrangère. L’irlandais The Irish Times juge ce traitement "digne d’une République bananière". Alors que le journal germanique Suddeutsche Zeitung dénonce « une politique ni judicieuse ni prévoyante», mais d’« esbrouffe ».
«La France a besoin d’un président actif, pas d’un agité », note le Financial Times, qui suggère à Sarkozy d’apprendre «l’art de déléguer». En Italie, la Stampa lève le masque et s’étonne : « Malgré son image fraîche et captivante, Sarkozy est (au vu de sa politique économique) un des politiques les plus surannés d’Europe ».
Le quotidien portuguais Publico s’essaye, lui, à la psychanalyse, s’évertuant à démontrer que l’ouverture sarkozienne n’est qu’une façon d’ériger la trahison en système. Pourquoi ? Pour faire oublier l’image de traite qui colle à Sarkozy, lui qui laissa tomber son mentor Chirac pour offrir ses services à un certain Balladur.
Le suisse 24 Heures enfonce le clou, pointant le «‘’y a qu’à’’ démagogique du système sarkozien » et s'inquiétant de cet « l’hyperactivisme » qui se double d’« hyperproximité ». « Dans son langage, dans son attitude, conclut Claude Ansermoz, il se met dans la peau du Français moyen qui dénonce, la baguette sous le bras, l’inefficacité d’un Etat qu’il représente pourtant. Ce double béret n’est pas tenable à long terme. Il tient même d’une certaine vulgarité. Il manque encore à Nicolas Sarkozy ce qui fait la marque de tous les grands chefs d’Etat : la hauteur. » Heureusement qu’il y a la Bulgarie pour venir au secours du soldat Sarkozy et de sa doulcinée, qui ont quand même accéléré la libération des infirmières bulgares. « Désormais unis, ils suivent les pas des Kennedy », s’enthousiaste le populaire Standart, après avoir longuement conté leurs déboires amoureux. Et de conclure : « Ce sont eux les nouveaux superhéros de l’Europe ».

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