C’est la nouvelle rumeur qui suinte des couloirs des rédactions parisiennes. L’ancien directeur de la rédaction du Monde, qui n’a pas encore été officiellement "soldé son compte de tout compte" au « grand quotidien du soir », arriverait en tête de la liste des possibles directeurs de la rédaction des Echos en cas de rachat du journal économique par LVMH, selon le site internet du Nouvel Obs. Bien que la vente ne soit pas finalisée, Bernard Arnault aurait déjà fait son choix. Colombani aurait aussi été aperçu vendredi dernier, « les bras encombrés de dossiers », écrit le site Bakchich.
« Ca aide d’avoir des copains du Cac40 ! », s’amuse un journaliste du monde, dont la rumeur n’avait pas encore gratouillé l’oreille. « Je pensais que Colombani était un proche du patron de Fimalac » (le concurrent de LVMH au rachat des Echos), s’étonne-t-il, avant de relativiser le poids de l’amitié dans le petit monde du capitalisme français. Reste que si Colombani ne met plus les pieds au Monde, la négociation de sa prime de départ suscite débats et remous parmi la rédaction.
Et pour cause. L’homme, qui bénéficie désormais de temps pour peaufiner ses chroniques sur France Inter et France culture, pourrait partir avec un cadeau d’adieu d’environ 1,5 millions d’euros. Le résultat du " bénéfice (octroyé par le conseil de surveillance du Monde) de la convention collective des journaliste (jusqu'à six mois d'indemnité de départ pour départ volontaire) associé à un mandataire social (environ 400 000 euros annuel, sans les primes d'intéressement) ", résume une source interne.
Précisons encore que comme Colombani n'était pas officiellement licencié fin août, il a donc été payé normalement par Le Monde les deux mois d'été (80 000 euros). En outre, son contrat, signé en 2003, prévoit un préavis de six mois en cas de licenciement (soit 240 000 euros).
En ajoutant les cotisations patronales (de l'ordre de 40%) sur son "salaire" proprement dit, soit 130.000 euros, il pourrait coûter 1,7 millions d'euros au journal. Au final, après négociations avec les organisation syndicales, Colombani consentira à partir avec " seulement " un million d'euros. Le prix de la non polémique médiatique.
Les patrons du Cac 40 ne sont plus les seuls à partir avec des parachutes dorés après avoir entraîné leur entreprise dans une fuite en avant financière, compromettante pour l'avenir.
lundi 17 septembre 2007
jeudi 6 septembre 2007
RFI et TV5 craignent d'être dépouillées au profit de France 24
Dans une lettre de mission, Sarkozy a demandé à Kouchner de procéder "aux réorganisations nécessaires" dans l'audiovisuel public extérieur (TV5, France 24, RFI), estimant que "la BBC a autant de moyens que l'audiovisuel extérieur français (environ 300 millions d'euros) pour une visibilité et une influence beaucoup plus fortes".
Bon élève, Kouchner a donc publiquement souhaité que soit élaborée, d'ici la fin de l'année, une proposition de rapprochement entre TV5, France 24 et RFI. Seul objectif commun affiché : "un grand portail internet commun".Les rédactions concernées font, elles, le dos rond. Celles de TV5 (société commune avec les télévisions publiques de Suisse, Belgique et du Canada) et de RFI craignent que cette fusion soit surtout un moyen de renforcer (notamment en personnel) France 24, surnommée le "caprice de Chirac". Il faut dire que le budget de RFI (126 millions d’euros) a déjà reculé de 1,5 % depuis l’arrivée de la petite dernière.
France 24 est en effet censée concurrencer CNN ou la BBC avec des moyens ridicules : 80 hommes et un budget de 86 millions d'euros. «Bien inégalement repartis», moucharde un journaliste de la concurrence, s'offusquant de ces «cadres grassement payés», qui font travailler une armada de journalistes sous-payés.
Ces derniers mois, la direction de France 24 semblait peu encline à discuter avec celle de RFI.«La direction de France 24 se voit comme l'avenir et nous considère comme des ''has been''. Mais il n'ont pas la force de frappe et la crédibilité de RFI»,raille un syndicaliste de RFI. Ambiance...
Pour sa part, le syndicat SNJ de France 24 accueille "avec un a priori favorable" le principe du rapprochement, jugeant que leur chaîne a «tout à gagner à bénéficier du savoir-faire et de la mémoire de TV5 et RFI» et qu’«un audiovisuel extérieur fort ne peut que renforcer le rayonnement de France 24».(sic)
«Seul bémol, conclut le syndicat, il faudra que ce rapprochement préserve l’indépendance des rédactions par rapport aux tutelles : la direction nous a souvent rappelé depuis le lancement de France 24 que nous n’avions pas vocation à être la voix de la France.» Si même ceux qui sont censés bien s'en tirer ne jouent pas les bons petits soldats...
Bon élève, Kouchner a donc publiquement souhaité que soit élaborée, d'ici la fin de l'année, une proposition de rapprochement entre TV5, France 24 et RFI. Seul objectif commun affiché : "un grand portail internet commun".Les rédactions concernées font, elles, le dos rond. Celles de TV5 (société commune avec les télévisions publiques de Suisse, Belgique et du Canada) et de RFI craignent que cette fusion soit surtout un moyen de renforcer (notamment en personnel) France 24, surnommée le "caprice de Chirac". Il faut dire que le budget de RFI (126 millions d’euros) a déjà reculé de 1,5 % depuis l’arrivée de la petite dernière.
France 24 est en effet censée concurrencer CNN ou la BBC avec des moyens ridicules : 80 hommes et un budget de 86 millions d'euros. «Bien inégalement repartis», moucharde un journaliste de la concurrence, s'offusquant de ces «cadres grassement payés», qui font travailler une armada de journalistes sous-payés.
Ces derniers mois, la direction de France 24 semblait peu encline à discuter avec celle de RFI.«La direction de France 24 se voit comme l'avenir et nous considère comme des ''has been''. Mais il n'ont pas la force de frappe et la crédibilité de RFI»,raille un syndicaliste de RFI. Ambiance...
Pour sa part, le syndicat SNJ de France 24 accueille "avec un a priori favorable" le principe du rapprochement, jugeant que leur chaîne a «tout à gagner à bénéficier du savoir-faire et de la mémoire de TV5 et RFI» et qu’«un audiovisuel extérieur fort ne peut que renforcer le rayonnement de France 24».(sic)
«Seul bémol, conclut le syndicat, il faudra que ce rapprochement préserve l’indépendance des rédactions par rapport aux tutelles : la direction nous a souvent rappelé depuis le lancement de France 24 que nous n’avions pas vocation à être la voix de la France.» Si même ceux qui sont censés bien s'en tirer ne jouent pas les bons petits soldats...
mercredi 5 septembre 2007
LVMH veut empêcher toute autre offre sur Les Echos
Les vacances n'auront été qu'une « parenthèse enchantée » pour les rédactions des journaux économiques Les Echos et La Tribune.
Après s'être réjouit que le belge Rossel (c'est à dire un groupe étranger, meilleur garant de l'indépendance de la presse qu'un groupe français en France !) s'intéresse à leur journal, les salariés de La Tribune se demandent à nouveau à quelle sauce (bollorienne ? Et donc sarkozienne ?) ils vont être mangés.
Car il est désormais certain qu'Arnault, le richissime patron de LVMH, va se débarrasser du titre (après en avoir aggravé le déficit) pour s'offrir Les Echos, plus prestigieux selon lui. Mais surtout bénéficiaire. Une revanche en quelque sorte : par amour propre, l'étoile du Cac 40 ne pouvait rester sur un « échec » dans la presse ...
Le témoin du mariage de Sarkozy a évidemment les moyens de ses caprices. D'emblée, il mit sur la table une somme susceptible d'écarter tout concurrent. Face à tant de générosité, l'actuel patron des Echos, le britannique Pearson, accepta d'engager des «négociations exclusives» avec LVMH. Or cette clause fait aujourd'hui obstacle à l'examen de l'offre concurrente (et d'un montant supérieur) du groupe français d'informations financières Fimalac, qui bénéficie du soutien quasi-unanime de la rédaction des Echos.
Lundi dernier, le comité d'entreprise (CE) des Echos a été suspendu 48 heures car les élus ont demandé à voir la fameuse clause de négociation exclusive signée entre Pearson et LVMH, qui empêcherait «d'autres offres, telles que celle de Fimalac, d'être examinée».
Car malgré les nouvelles garanties faites le 23 juillet dernier par LVMH sur l'emploi et l'indépendance éditoriale (prévoyant notamment un droit de veto des journalistes sur la nomination du directeur de la rédaction), la méfiance reste à son comble. Ces propositions ont d'ailleurs été rejetées par les journalistes des Echos, qui y ont vu une indépendance en "trompe-l'oeil". Pendant ce temps, l'hôte de l'Elysée, pourtant sollicité par la Société des journalistes des Echos pour veiller à l'indépendance de la presse, demeure étonnement silencieux.
PS : Pour comprendre les problèmes posés pour l'indépendance de la presse par l'offre de Bernard Arnault, relire l'article de Renaud Czarnes (Les Echos) du 1er juillet 2007
Après s'être réjouit que le belge Rossel (c'est à dire un groupe étranger, meilleur garant de l'indépendance de la presse qu'un groupe français en France !) s'intéresse à leur journal, les salariés de La Tribune se demandent à nouveau à quelle sauce (bollorienne ? Et donc sarkozienne ?) ils vont être mangés.
Car il est désormais certain qu'Arnault, le richissime patron de LVMH, va se débarrasser du titre (après en avoir aggravé le déficit) pour s'offrir Les Echos, plus prestigieux selon lui. Mais surtout bénéficiaire. Une revanche en quelque sorte : par amour propre, l'étoile du Cac 40 ne pouvait rester sur un « échec » dans la presse ...
Le témoin du mariage de Sarkozy a évidemment les moyens de ses caprices. D'emblée, il mit sur la table une somme susceptible d'écarter tout concurrent. Face à tant de générosité, l'actuel patron des Echos, le britannique Pearson, accepta d'engager des «négociations exclusives» avec LVMH. Or cette clause fait aujourd'hui obstacle à l'examen de l'offre concurrente (et d'un montant supérieur) du groupe français d'informations financières Fimalac, qui bénéficie du soutien quasi-unanime de la rédaction des Echos.
Lundi dernier, le comité d'entreprise (CE) des Echos a été suspendu 48 heures car les élus ont demandé à voir la fameuse clause de négociation exclusive signée entre Pearson et LVMH, qui empêcherait «d'autres offres, telles que celle de Fimalac, d'être examinée».
Car malgré les nouvelles garanties faites le 23 juillet dernier par LVMH sur l'emploi et l'indépendance éditoriale (prévoyant notamment un droit de veto des journalistes sur la nomination du directeur de la rédaction), la méfiance reste à son comble. Ces propositions ont d'ailleurs été rejetées par les journalistes des Echos, qui y ont vu une indépendance en "trompe-l'oeil". Pendant ce temps, l'hôte de l'Elysée, pourtant sollicité par la Société des journalistes des Echos pour veiller à l'indépendance de la presse, demeure étonnement silencieux.
PS : Pour comprendre les problèmes posés pour l'indépendance de la presse par l'offre de Bernard Arnault, relire l'article de Renaud Czarnes (Les Echos) du 1er juillet 2007
lundi 3 septembre 2007
Pourquoi Sarkozy agace le reste de l’Europe ?
Extraits du Courrier International du 30 août au 5 septembre
Bizarrement, la poudre d’escampettes élyséenne n’aveugle pas les journalistes des pays voisins. Faut-il être à une faible distance pour que la magie opère ? Quoi qu’il en soit, la couverture médiatique française des "100 premiers jours" de Nicolas à l’Elysée fait grimacer la presse étrangère. L’irlandais The Irish Times juge ce traitement "digne d’une République bananière". Alors que le journal germanique Suddeutsche Zeitung dénonce « une politique ni judicieuse ni prévoyante», mais d’« esbrouffe ».
«La France a besoin d’un président actif, pas d’un agité », note le Financial Times, qui suggère à Sarkozy d’apprendre «l’art de déléguer». En Italie, la Stampa lève le masque et s’étonne : « Malgré son image fraîche et captivante, Sarkozy est (au vu de sa politique économique) un des politiques les plus surannés d’Europe ».
Le quotidien portuguais Publico s’essaye, lui, à la psychanalyse, s’évertuant à démontrer que l’ouverture sarkozienne n’est qu’une façon d’ériger la trahison en système. Pourquoi ? Pour faire oublier l’image de traite qui colle à Sarkozy, lui qui laissa tomber son mentor Chirac pour offrir ses services à un certain Balladur.
Le suisse 24 Heures enfonce le clou, pointant le «‘’y a qu’à’’ démagogique du système sarkozien » et s'inquiétant de cet « l’hyperactivisme » qui se double d’« hyperproximité ». « Dans son langage, dans son attitude, conclut Claude Ansermoz, il se met dans la peau du Français moyen qui dénonce, la baguette sous le bras, l’inefficacité d’un Etat qu’il représente pourtant. Ce double béret n’est pas tenable à long terme. Il tient même d’une certaine vulgarité. Il manque encore à Nicolas Sarkozy ce qui fait la marque de tous les grands chefs d’Etat : la hauteur. » Heureusement qu’il y a la Bulgarie pour venir au secours du soldat Sarkozy et de sa doulcinée, qui ont quand même accéléré la libération des infirmières bulgares. « Désormais unis, ils suivent les pas des Kennedy », s’enthousiaste le populaire Standart, après avoir longuement conté leurs déboires amoureux. Et de conclure : « Ce sont eux les nouveaux superhéros de l’Europe ».
Bizarrement, la poudre d’escampettes élyséenne n’aveugle pas les journalistes des pays voisins. Faut-il être à une faible distance pour que la magie opère ? Quoi qu’il en soit, la couverture médiatique française des "100 premiers jours" de Nicolas à l’Elysée fait grimacer la presse étrangère. L’irlandais The Irish Times juge ce traitement "digne d’une République bananière". Alors que le journal germanique Suddeutsche Zeitung dénonce « une politique ni judicieuse ni prévoyante», mais d’« esbrouffe ».
«La France a besoin d’un président actif, pas d’un agité », note le Financial Times, qui suggère à Sarkozy d’apprendre «l’art de déléguer». En Italie, la Stampa lève le masque et s’étonne : « Malgré son image fraîche et captivante, Sarkozy est (au vu de sa politique économique) un des politiques les plus surannés d’Europe ».
Le quotidien portuguais Publico s’essaye, lui, à la psychanalyse, s’évertuant à démontrer que l’ouverture sarkozienne n’est qu’une façon d’ériger la trahison en système. Pourquoi ? Pour faire oublier l’image de traite qui colle à Sarkozy, lui qui laissa tomber son mentor Chirac pour offrir ses services à un certain Balladur.
Le suisse 24 Heures enfonce le clou, pointant le «‘’y a qu’à’’ démagogique du système sarkozien » et s'inquiétant de cet « l’hyperactivisme » qui se double d’« hyperproximité ». « Dans son langage, dans son attitude, conclut Claude Ansermoz, il se met dans la peau du Français moyen qui dénonce, la baguette sous le bras, l’inefficacité d’un Etat qu’il représente pourtant. Ce double béret n’est pas tenable à long terme. Il tient même d’une certaine vulgarité. Il manque encore à Nicolas Sarkozy ce qui fait la marque de tous les grands chefs d’Etat : la hauteur. » Heureusement qu’il y a la Bulgarie pour venir au secours du soldat Sarkozy et de sa doulcinée, qui ont quand même accéléré la libération des infirmières bulgares. « Désormais unis, ils suivent les pas des Kennedy », s’enthousiaste le populaire Standart, après avoir longuement conté leurs déboires amoureux. Et de conclure : « Ce sont eux les nouveaux superhéros de l’Europe ».
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