Une sale pratique veut que les membres du gouvernement conditionnent, tel un droit, la parution d'une interview à leur relecture, et/ou celle de leur cabinet.
Une journée de sueur froide commence alors pour le journaliste de presse écrite, qui doit, souvent dans la même journée, 1) réaliser l'interview, 2) filer à sa rédac pour la décrypter (retranscrire les notes du cahier, avec vérification par l'enregistrement sonore en cas de doute et réécriture en français compréhensif des hésitations et contorsions ministérielles), 3) envoyer une copie à la dir'com. En espérant que les éventuelles modifications ne ralongeront pas l'interview (limitée en nombre de signes) et, surtout, ne rendront pas les propos totalement fades.
C'est du sport. Mais, le miracle arrive souvent sur le file du bouclage. Les choses se compliquent quand SarkoFillon impose à leurs secrétaires d'Etat de passer par les cases à la fois ministérielle et Matignone. Ainsi, une interview d'Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat au commerce extérieure, récemment parue dans un quotidien national, a fait un marathon record. Après relecture par le dir'com et les conseillers de la secrétaire d'Etat, l'interview a atteri dans le cabinet de Christine Lagarde, la dame de Bercy (le ministère de tutelle),avant de transiter par Matignon, puis d'être lue et "validée" par l'intéressée herself : Idrac. Ca n'aurait pas pu suffire ?
lundi 23 février 2009
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